BOLIVIE - Actualité (1990-1996)

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République de Bolivie

Politique intérieure

Le 6 juin 1993, Gonzalo Sánchez de Lozada, candidat du Mouvement nationaliste révolutionnaire (M.N.R., centre droit), arrive en tête de l’élection présidentielle en recueillant 36 p. 100 des suffrages, contre 21 p. 100 au général Hugo Banzer, candidat de l’Action démocratique nationaliste, soutenu par le Mouvement de la gauche révolutionnaire (M.I.R., social-démocrate) au pouvoir. Carlos Palenque, représentant des communautés indiennes, obtient 15 p. 100 des voix. Le M.N.R. s’octroie une part prépondérante des sièges dans les 2 Chambres. Le 9, le général Banzer reconnaît la victoire de son rival. Gonzalo Sánchez de Lozada est élu le 6 août par les parlementaires, aucun candidat n’ayant dépassé la barre des 50 p. 100 au premier tour.

Le 25 mars 1994, le gouvernement démissionne; le lendemain, Gonzalo Sánchez de Lozada forme un nouveau gouvernement dirigé, comme le précédent, par Antonio Aranibar.

Le 30 mars 1995 commence une marche de protestation sur La Paz, organisée par les paysans mécontents de la politique qui vise à substituer d’autres cultures aux plantations de coca. Le gouvernement doit reculer, ne mettant plus en cause que les nouvelles plantations, mais maintient son programme adopté sous la contrainte des États-Unis, qui vise à limiter la production de coca.

Le 18 avril, le président Sánchez de Lozada décrète l’état d’urgence à la suite de la généralisation du mouvement de protestation déclenché par les enseignants le 14 mars. Des centaines de syndicalistes sont arrêtés, dont Oscar Salas, secrétaire général de la puissante Centrale ouvrière bolivienne. L’état d’urgence est levé en octobre.

En 1996, la politique de libéralisation économique du gouvernement se heurte de nouveau à l’opposition syndicale. En mars, la Centrale ouvrière colombienne décrète une grève générale qui durera plus d’un mois. Les fonctionnaires et les enseignants se rallient au mouvement. En septembre, les paysans, dont le niveau de vie se dégrade, se mobilisent massivement.

Vie économique

En 1991, la Bolivie est devenue le deuxième producteur mondial de cocaïne et l’un des principaux fournisseurs de l’Europe et des États-Unis, ce qui risque de remettre en cause l’aide internationale. Malgré les fortes pressions du gouvernement américain (représenté sur place par des agents de la Drug Enforcement Administration), le gouvernement bolivien semble impuissant à contrôler la culture de la coca. Celle-ci est devenue le moyen de subsistance des 350 000 paysans de la vallée de Chapare et des anciens mineurs victimes de la crise de l’étain en 1985. La valeur de la cocaïne expédiée à l’étranger équivaut au tiers de celle des exportations légales. Les nouvelles plantations sont interdites depuis 1988 et une prime à l’arrachage instaurée, sans beaucoup d’effet. Sous la pression des États-Unis et en échange d’une aide militaire, le président bolivien accepte pour la première fois de faire intervenir l’armée dans les régions contrôlées par les trafiquants.

En juin 1992, le ministre du Plan annonce un programme de privatisations portant sur 60 entreprises publiques.

En août 1993, le président Gonzalo Sánchez de Lozada annonce un important programme de privatisations, dont le produit servira à lutter contre la pauvreté. Celle-ci affecte 97 p. 100 de la population rurale, taux le plus élevé du monde. Le nouveau gouvernement entend ouvrir le pays au capital étranger, un changement radical par rapport aux réticences inspirées jusqu’alors par l’hostilité des syndicats. La Bolivie dépendait de ce fait excessivement de l’aide internationale et pratiquait une politique laxiste quant à la culture de la coca.

En 1994, le programme de restructuration économique lancé par le président Sánchez de Lozada donne ses premiers résultats. L’inflation est considérablement réduite, et plusieurs secteurs de production, dont l’agriculture, se développent rapidement.

Le 21 octobre, la Bolivie conclut avec le F.M.I. un accord relatif à un nouveau prêt de 100 millions de dollars, tandis que 24 pays et organisations internationales lui octroient, en novembre, une aide de 1,05 milliard de dollars pour 1995.

En 1995, le gouvernement intensifie le programme de «capitalisation» des entreprises publiques approuvé par le Parlement en mars 1994. Ce programme consiste à doubler le capital des entreprises d’État et à céder les nouvelles actions au secteur privé, tandis qu’un même montant de titres est affecté à des fonds de pension distribués gratuitement aux Boliviens. Seront ainsi privatisées la production d’électricité en mai, les télécommunications internationales en septembre et la compagnie aérienne nationale en octobre.

Le 10 octobre, le pays obtient la reconduction de la facilité d’ajustement structurel renforcé de la part du F.M.I., pour un montant de 147 millions de dollars.

En 1996, le gouvernement peine à poursuivre le mouvement de privatisations largement entamé en 1995: les cessions au secteur privé de la compagnie pétrolière Y.P.F.B. et de la fonderie de Vinto échouent. Les indicateurs économiques sont globalement satisfaisants, excepté le déficit commercial, qui augmente, et le montant de la dette extérieure, qui atteint 4,5 milliards de dollars. Par ailleurs, le fossé social continue à se creuser.

Relations internationales

Le 5 novembre 1991, le groupe consultatif sur la Bolivie, réuni à Paris sous l’égide de la Banque mondiale, lui accorde une aide de 800 millions de dollars, destinée à financer le volet social du programme de réformes entrepris par le président Jaime Paz Zamora. Le groupe a félicité le gouvernement bolivien pour les progrès qui ont permis en 1991, pour la première fois depuis 4 ans, une croissance économique supérieure à la croissance démographique.

Le gouvernement américain accorde en août une remise de dette à la Bolivie.

L’aide internationale se chiffre à 700 millions de dollars par an. La Bolivie est le pays le plus pauvre de l’Amérique latine.

En juillet 1992, la Bolivie prend ses distances à l’égard du Pacte andin (Bolivie, Colombie, Équateur, Pérou, Venezuela) et se rapproche du Pérou. Elle signe avec ce pays un accord créant une zone de libre-échange pour 6 000 produits.

Le 30 mars 1993, la Bolivie signe avec les représentants de 45 banques un accord aux termes duquel la dette commerciale de 180 millions de dollars sera réduite à 11 millions.

Le 14 mars 1995, le général García Meza, chef d’un des pires régimes militaires de l’histoire du pays (entre juillet 1980 et août 1981), est extradé du Brésil après avoir été condamné à 30 ans de prison.

À l’automne, le président Sánchez de Lozada effectue une tournée en Europe afin de défendre sa politique de réduction de la production de coca et de demander l’aide des pays européens.

En juin 1996, la Bolivie conclut un accord d’association avec le Mercosur, qui doit entrer en vigueur en 1997. Dans la foulée, le Pacte andin engage des négociations globales avec le Mercosur.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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